LA FOLIE

Sitio: Centro Autonómico de Formación e Innovación - Aula virtual
Curso: Curso Piale 2017 - Ana Belén Calvo Velasco
Libro: LA FOLIE
Impreso por: Usuario convidado
Data: mércores, 18 de setembro de 2024, 6:26 AM

Descrición

proba

1. Introduction

Ensuite, dans ce livre et à travers plusieurs chapitres, vous pourrez découvrir l'origine de La Folie et un peu plus de son importance tout au long de l'histoire de la musique.

Les mots marqués en bleu contiennent un lien web avec votre traduction en espagnol, puisque c'est un vocabulaire important quand il s'agit de comprendre le texte.

Lorsque vous avez fini de lire ce livre, vous devez remplir un questionnaire, alors lisez attentivement!

2. Définition

La Folie , également connue sous le nom de Folias de España ou Folia de España, est l'un des thèmes musicaux européens les plus anciens et les plus récurrents. En plus d'indiquer deux thèmes musicaux similaires, mais avec des caractéristiques très définies (la «folie primitive» et la «folie tardive»), le terme folia est également utilisé pour désigner un schéma harmonique-mélodique utilisé dans des centaines de compositions de la fin du XVe siècle.

Le charme que cette ancienne danse populaire des bergers de la péninsule ibérique, l'un des piliers fondamentaux de la musique en Europe et en Amérique, attire de nombreux compositeurs, de la Renaissance et surtout le Baroque, à le Classicisme et même le XXe siècle: Diego Ortiz, Antonio Martín et Coll, Arcangelo Corelli, Marin Marais ... et tant d'autres en sont la preuve.

3. La folie primitive

Sa forme la plus ancienne naît probablement au Portugal avant de connaître un grand succès en Espagne. Puis La Folie s'est propagé en Italie et en France sous le nom de "Folie d’Espagne".

À la fin du XVe siècle on trouve le thème musical de la Folie dans la chanson de berger Rodrigo Martinez du Cancionero de Palacio, dans des œuvres de Juan del Encina et dans des frottoles de Bartolomeo Tromboncino et de Giacomo Fogliano.

Le terme "folia" apparaît associé à la musique pour la première fois dans "De Musica Libri Septem" (1592) de Francisco de Salinas (bien que la mélodie ne corresponde à aucun schéma harmonique de la folie). Salinas attribue aussi une origine portugaise à la folie.

Dans la musique classique occidentale, deux thèmes qui s'appellent «Folie» dans les sources musicales sont clairement distingués: un thème de folie primitive et un thème de folie tardive.

La Folie primitive apparaît pour la première fois dans le manuscrit "Ramillete de flores" (1593), par l'auteur anonyme. Elle est basé principalement sur le suivant schéma harmonique:

C'était un sujet très populaire surtout en Espagne, en Italie et en France, comme en témoigne sa présence dans de nombreuses sources manuscrites et imprimées, principalement pour la guitare.

4. La folie tardive

Au début du XVIIe siècle, elle arrive en Italie en même temps que la guitare espagnole et les danses qu'elle accompagne : la sarabande, la passacaille ou encore la chaconne. Elle est adoptée par Kapsberger qui en publie des variations dans son Libro primo d'intavolatura di chitarone (1604). Son nom est italianisé en follia.

Une forme plus récente naît dans les années 1670. Elle est attestée pour la première fois dans Les Folies d'Espagne pour ensemble de hautbois et bassons de Lully, nom sous lequel elle reste connue en France. 

La folie tardive est associée à celle établie par Lully. Prenant la folie jouée en Espagne, Lully réduisit le rythme frénétique de la danse au goût courtois de Versailles, en composant une pièce calme, parfaitement symétrique dans laquelle le thème principal était sujet à variation. A cette époque, la folie fut connue sous le nom de Folía de España, lorsque Lully donna ce nom.

La foliae tardive est basée sur le suivant schéma harmonique:

Écoute:  Les Folies d'Espagne de Lully (cliquez ici)

Michel Farinel l'importe en Angleterre, où elle prend le nom de Farinel's Ground («ostinato de Farinel »).

On peut se faire une idée de succès provoqué par ce thème en lisant ce que dit Robert de Visée dans l'introduction de son Livre de guittarre (1682) :

«…on ni trouvera point non plus de folies d'Espagne. Il en court tant de couplets dont tous les concerts retentissent, que je ne pourois que rebattre les folies des autres.»

En 1717, le maître à danser allemand Gottfried Taubert écrit également que la folia est «la plus connue des mélodies de sarabande».

En France, dans sa Troisième Suite en ré mineur de ses Pièces de Clavecin (1689), Jean-Henry d'Anglebert donne vingt-deux couplets sur Les Folies d'Espagne, et François Couperin compose vers 1722 Les Folies françaises ou les Dominos, suite de variations sur un thème musical très proche (Troisième livre de clavecin13e ordre, si mineur).

Écoute:  Pièces de Clavecin d'Anglebert (cliquez ici)

Écoute: Les Folies fraçaises de Couperin

Le thème est repris notamment par Bernardo Pasquini, Partite sopra la Aria della Folia da Espagna pour clavecin, Corelli en 1700 dans la sonate Op. V nº 12, Marin Marais en 1701 dans le deuxième livre de ses Pièces de viole, Alessandro Scarlatti dans ses Variazioni sulla “Follia di Spagna” qui terminent la Toccata nel Primo Tono pour clavecin (1710), Antonio Vivaldi dans sa sonata da camera no12 Op. 1 (vers 1705) et son opéra Orlando Furioso en 1727 et Bach dans sa cantate dite « des paysans » BWV 212, en 1742. Son fils Carl Philipp Emanuel publie 12 Variations auf die Folie d'Espagne pour pianoforte WQ. 118/119 et 270. Celle de Corelli, incluse dans l'Opus 5 de ses sonates pour violon et continuo, eut une influence particulière sur la formation d'une vaste gamme de styles de variations sur ce thème, ensuite imitées par d'innombrables compositeurs plus ou moins connus.

Écoute:  Sonate op. V nº 12 de Corelli 

Écoute:  Sonata da camera op. 12 nº1 de Vivaldi  

Écoute: 12 Variations au die Folie d'Espagne de Carl Philipp Emanuel 

Dans toute l'Europe et durant tout le XVIIIe siècle, la folie devient l'un des terrains favoris pour des variations instrumentales d'une haute virtuosité.

5. Siècles plus tard

Mais le succès pour la folie diminue au cours du XIXe siècle, même si on la retrouve dans certaines brillantes variations pour le clavier, comme la Rhapsodie espagnole de Liszt ou dans Les Folies d'Espagne variées et un menuet de Fernando Sor.

Écoute:  Rhapsodie espagnole de Listz  

Écoute:  Les Folies d'Espagne de Fernando Sor

La Folie connaît un regain au XXe siècle avec notamment Rachmaninov dans ses Variations sur un thème de Corelli (1931) ou Manuel María Ponce et ses Variations sur « Folia de España » et Fugue pour guitare.

Écoute:  Variations sur un thème de Corelli de Rachmaninov

Depuis, elle a été fréquemment utilisée par les compositeurs les plus variés comme par Vangelis pour la bande originale du film 1492 : Christophe Colomb, Cécile Corbel dans son quatrième album Rose et Pierre Charvet dans Vercingétorix. On la retrouve aussi dans The Gael de Dougie MacLean qui inspira la musique du film Le dernier des Mohicans.

Écoute:  BSO film 1492: Christophe Colomb di Vangelis

Enlace de Vangelis